Alain Breyer

photographe

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Au moulin ! Bondeno

Alain Breyer ne fut pourtant jamais un enfant de silo. (1)
Ses sujets de prédilection ne sont ni gaudrioles ni images scabreuses.
Il n’a pas ses entrées au Moulin Rouge (2) ou tout autre endroit de perdition.
Quoique, il y a quelques années, atirés par les néons bleus et roses des bars d’amour, il se laissa prendre au jeu des dérives nocturnes du plaisir –de photographier – bien entendu.
Depuis, sous l’objectif, les seules parties de jambes en l’air (3) qu’il affectionne sont celles de cyclistes gagnés à la dévotion de la « petite reine ». (4)
Les routes du Tour d’Italie auraient-elles pu le guider autour du Pô ?
Ici, pas d’affriolantes meunières. Le meunier ne dort pas et gare aux souris de passage !
L’œil du photographe s’attarde aux farines et aux poussières, aux bois fatigués et aux courroies desséchées, aux yeux brûlants de sueur et aux escaliers vertigineux.
C’était un jour d’hiver, veille de Nöel.
Le ciel broyait de la glace pour en faire de la neige et soufflait cette bise magique sur le toit des auvents. Les craquements et feulements des rouages et des transmissions disaient l’épiphanique écoulement du grain sentant déjà bon la bonne pâte d’une galette dont Alain serait le Roi.

Jean-Pierre Denefve

(1) Jeu de mot entre * silo : où on met le grain et * salaud : enfant de mauvaise vie.
(2) Moulin Rouge : cabaret à Paris.
(3) Partie de jambes en l’air : activité sexuelle.
(4) « Petite reine » : bicyclette.

Photographies prises sur Nikon D300